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Toulouse
est né de la Garonne. Sa
position stratégique, lui permit de tout temps de surveiller le trafic fluvial
amont et aval et de contrôler le passage du gué. Le
fleuve lui apportait des matériaux de construction, tels que les galets, sable
et argile, fournis en abondance par les alluvions de la Garonne, ils ont
longtemps constitué la base de toutes les constructions toulousaines. La
puissance du fleuve entraînait les nombreux moulins à nefs d’abord, terriers
ensuite, qui broyaient le grain produit par le Lauragais et qui contribuèrent
fortement à la richesse de Toulouse.
Le
fleuve restait un bon moyen de communication avec l’océan et de nombreux
bateaux l’empruntaient pour commercer avec Bordeaux puis avec les autres pays
d’Europe.
LES
CELTES : Bien
avant l’invasion romaine, au IIIème siècle avant l’ère chrétienne, une
peuplade celte, les Volques-Tectosages, peuple guerrier, occupe la région qui
forme la Haute-Garonne et étend sa domination jusqu’à la Méditerranée.
LES
ROMAINS : En
l’an 106 avant J.C., les Romains soucieux de s’assurer des communications
faciles avec l’Espagne, entrent dans Toulouse et font de la ville un centre
administratif, économique et intellectuel. A
LA
FONDATION : En
413, les Wisigoths, venus des bords de la Mer Noire, entrent dans Toulouse mais,
déjà en rapport avec les Romains depuis une trentaine d’années, ils ne détruisent
pas la civilisation gallo-romaine. En 415, Wallia, leur roi, choisit Toulouse
comme capitale d’un royaume allant de la Loire à Gilbratar. Mais,
en 507, Clovis, roi des Francs, s’impose à la bataille de Vouillé et
conquiert tout le sud-ouest de la France. Pendant
trois siècles, Toulouse n’intéresse plus les régnants.
La
ville, conduite par les comtes désignés par le roi, reprendra une certaine
importance puis, séparée de l’Aquitaine, deviendra indépendante. LES
COMTES : Aux
XIème et XIIème siècles, les comtes de Toulouse, qui étaient aussi ducs de
Narbonne, ne cessent d’étendre leur suzeraineté et se placent ainsi parmi
les grands seigneurs du royaume. Dans
le même temps, l’expansion démographique liée à moins d’épidémies, à
l’afflux des Les
pouvoirs municipaux apparaissent : les bourgeois, les commerçants et les
riches forment une classe de notables qui, s’organisant pour gérer leurs
affaires, conseillent d’abord le comte puis s’opposent à lui pour des
questions judiciaires et en viennent à gérer l’ensemble de la vie
municipale. En 1176, ils éliminent de leurs assemblées les juges et les
avocats, et profitent d’une guerre entre Raymond V et les rois d’Angleterre
et d’Aragon pour se libérer de la tutelle du Comte. Le 6 janvier 1189,
Raymond V capitule et ne conserve que le pouvoir de battre monnaie, de lever des
troupes et celui de punir les voleurs et les conspirateurs. LES
CATHARE Mais
un conflit, entre le peuple du Languedoc, le roi de France et le pape, va avoir
de graves conséquences pour le pays toulousain. En effet, un peuple de l’hérétique
professant une
En
septembre 1217, le pays toulousain se révolte et les assauts reprennent. Simon
de Montfort, accouru à l’annonce, par ses frères, de cette insoumission du
pays toulousain, reçoit, le 25 juin 1218, une pierre lancée d’un trébuchet
qui le laisse sans vie. Les
intrigues montées par les ennemis du Comte de Toulouse aboutissent à
l’excommunication de Raymond VII par le cardinal de Saint-Ange le 28 janvier
1226. Plusieurs
prélats prêchent la croisade contre le comte et le départ est fixé le quatrième
dimanche après Pâques de l’année 1226, sous la bannière de Louis VIII. Le
12 avril 1229, par le traité de Meaux, le comte Raymond VII s’engage à
marier sa fille Jeanne à Alphonse de Poitiers, frère du roi Louis IX, qui héritera
du comté si Raymond n’a pas d’autre descendance. Raymond VII meurt, sans
descendance, en 1249, Alphonse et Jeanne décèdent en 1271. Le
comté de Toulouse est alors rattaché à la couronne de France. Toulouse
devient alors une grande place commerciale européenne. Les moulins de la
Garonne traitent les céréales produites par le Lauragais, les métiers du
textile et du cuir attirent de nombreux marchands et avec eux des capitaux. Mais
au XIVème siècle, la guerre de 100 ans et les catastrophes qui s’abattent
sur la ville troublent la vie toulousaine. Toulouse
construite en paillebart et en corondage est régulièrement la proie des
incendies. Les
crues de la Garonne ravagent régulièrement l’île de Tounis et le faubourg
Saint-Cyprien emportant les ponts, les moulins et même la chaussée du Bazacle.
En
1420, Charles VII crée le Parlement de Toulouse, cour souveraine dont les spécialistes,
détachés de la cour du roi, sont chargés de juger les appels et les cas
royaux. Cette cour va, peu à peu, utiliser son pouvoir pour se mêler de tous
les secteurs de l’administration et devenir ainsi une force politique.
LE
PASTEL : Puis,
dès 1463, un siècle d’or commence avec le commerce du pastel. Bourgeois,
banquiers, Le
XVIème siècle voit le calvinisme se développer à Toulouse. En
mai 1562, suite à l’édit de janvier autorisant les protestants à célébrer
leur culte librement, les huguenots et les catholiques s’affrontent dans les
rues de la ville. Un incendie allumé par les catholiques pour faire sortir de
leurs retranchements les protestants tourne au drame car la ville s’embrase et
400 maisons sont détruites. Le pacte passé entre les deux parties se
transforme en massacre lorsque le 17 mai les huguenots
En
1762, l’affaire Jean Calas éclate et celui-ci est condamné à être rompu
vif et à mourir sur la roue pour avoir assassiné son fils, Marc-Antoine, qui
voulait se convertir au catholicisme. Au
XVIIème siècle, Toulouse vit une période troublée et difficile. En
1629 et 1651, la peste frappe encore la ville et fait des milliers de morts. De
1627 à 1631, les récoltes sont mauvaises et les prix du blé et du seigle sont
multipliés par six. En
1632, le Pont Neuf est achevé, et en 1681, le Canal du Midi est ouvert mais le
contexte politique et économique du moment ne permet pas de tirer des bénéfices
de ces réalisations. Au
XVIIIème siècle, les arts et les sciences connaissent un essor particulier. C’est
surtout l’urbanisme qui s’éveille avec Louis de Mondran qui veut faire de
Toulouse une belle ville accueillante pour que les commerçants et les
industriels viennent s’y installer. Il ne laissera que le Grand-Rond, mais ses
idées furent reprises par Richard-Arthur Dillon qui engage la construction des
quais de la rive gauche de la Garonne, puis par le cardinal Loménie de Brienne
qui fait percer le Canal de Brienne, terminer le quai Dillon, élever les quais
de la rive droite et réaliser la place intérieure Saint-Cyprien. Quant
à la façade de l’hôtel de ville, elle sera terminée en 1760. Le
14 décembre 1789, les Capitoulats sont remplacés par 15 sections et le 28 février
1790, Joseph de Rigaud est élu Maire de Toulouse.
La
place Wilson est en cours de réalisation en 1830, ainsi que les boulevards qui
prennent la place des anciens remparts. La
place du Capitole est achevée en 1854. En
juin 1875, une inondation emporte les ponts Saint-Michel et Saint-Pierre,
submerge le cours Dillon et laisse plus de 2 200 maisons détruites et plus de
25 000 personnes sans abri. En
1856, Toulouse passe le cap des 100 000 habitants. En
1853, une ligne de chemin de fer est entreprise jusqu’à Bordeaux et en 1854,
la gare Matabiau est inaugurée. Très
vite, d’autres destinations sont ouvertes et le réseau s’étend considérablement. Les transports en commun se développent et les tramways à chevaux sont vite remplacés par des tramways électriques.
LE
XXème SIECLE : Ce
n'est qu'au début du siècle que Toulouse entre dans sa révolution
industrielle. Jean Jaurès en est le symbole. Hélas, il faudra une économie de
guerre et la production aéronautique pour que la ville connaisse un véritable
décollage. C'est, en effet, seulement à cette période que le charbon de
Carmaux et l'électricité des Pyrénées
Un
jeune industriel Bagnèrais, Pierre Georges Latécoère, transforma son usine de
wagon, en usine de construction aéronautique à Montaudran. Après la guerre,
c'est l'aéropostale qui a son siège à Toulouse avec Mermoz, Saint-Exupéry,
Daurat, Guillaumet comme pilotes. Emile Dewoitine créa, en 1920, l'ancêtre de
l'Aérospatiale. Après les Italiens, ce sont les Espagnols qui affluèrent, en
1934, donnant à Toulouse une couleur politique très antifasciste proches du
programme du Front Populaire. En effet, les ouvriers de la ville se sentent très
concernés par ces problèmes. La
Seconde Guerre Mondiale épargna la ville. Néanmoins, la résistance paya un
lourd tribut. L'après-guerre voit exploser la population de l'agglomération. En
1962, une importante population venue d'Algérie s'installe dans la ville qui
trop à l'étroit doit envisager une expansion vers l'Ouest. Le quartier du Mirail
devient une banlieue dortoir. Ces populations ont la chance de trouver un
secteur industriel en pleine extension, celui de l'aéronautique. La SNIAS
produit ses caravelles, les premiers moyens courriers à réaction. Le Concorde
décolle de Toulouse en 1969. Aujourd'hui la ville regarde vers l'espace. Le CNES fabrique Ariane et 90000 étudiants espèrent se joindre aux 9000 scientifiques travaillant sur ces projets. Un VAL (métro automatique) fut inauguré en 1993. Il relie l'Est à L'Ouest de la ville. Toulouse a regagné pacifiquement sa place de Capitale de Région.
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Mise à jour : 06/03/2006 |