AZF :(

 

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21/09/2001 : explosion AZF :(

 

AZF : trois lettres capitales qui ornent encore le sommet d’une tour rouge et blanche trônant tel un totem en bordure de Garonne, au milieu de ce qui est devenu une méchante friche industrielle. Comme le symbole malfaisant d’une catastrophe indélébile.

 

Nous saurons toute notre vie où nous nous trouvions et ce que nous faisions à cet instant précis. 10h17, le vendredi 21 septembre 2001. L’heure de la récré dans les écoles. L’heure de l’usine, du bureau ou des courses aussi pour des dizaines, des centaines de milliers de citadins affairés à leur activité quotidienne. Le premier jour de l’automne, beau et chaud, à peine troublé par le souffle de l’Autan.

A 10 h 17 et 56 secondes, le bâtiment 221/222 de l’usine AZF qui contenait 300 tonnes de granulés d’ammonitrate explose.

 

Dès les premiers instants, chacun dans son quartier, sa rue, son appartement croit à une explosion toute proche, chez soi, chez le voisin …

 

La secousse équivalente à un séisme de magnitude 3,2 sera ressentie à plus de 300 km à la ronde. En quelques minutes, Toulouse est coupée du monde. Les téléphones fixes et mobiles sont saturés. Paradoxalement, très vite, l’information circule. C’est l’ONIA !.

 

Ce fracas de fin du monde que l’on a entendu jusqu’à Revel et Pamiers, cette pluie de cendres noircissant un ciel sans nuage, ce souffle destructeur avançant quasi mécaniquement le long du périphérique, ont fait basculer la ville et ses habitants dans l’horreur et la dévastation.

Les quartiers sont plongés dans le noir. Les rues sont défoncées, les trottoirs sont jonchés de débris de verre, les toits éventrés et les fenêtres sont béantes.

 

Dans le périmètre dévasté par l’explosion, ce sont des images de guerre qui s’imposent. Des hommes et des femmes hagards, le corps recouvert de cendres, errent dans les rues. Les blessés sortent hébétés, le visage en sang en tentant de comprendre ce qui vient de leur arriver. Sur le périphérique où quelques automobilistes ont été surpris au volant de leurs voitures, le temps semble d’être arrêté. Route d’Espagne, les locaux des entreprises riveraines ont été soufflés.

En face de l’AZF, l’hôpital psychiatrique Marchant aussi. Ses pensionnaires sont livrés à eux-mêmes. Non loin de là, le dépôt de la Semvat et ses bus sont détruits, les bâtiments d’EDF ont souffert mais aussi ceux d’entreprises voisines, Brossette, Darty, Speedy qui se sont effondrés. Amas de tôles et de bétons qui se sont refermés en piège mortel pour 6 personnes.

Dans les écoles, certaines sont durement touchées. Le lycée Galliéni où un jeune lycéen est également mort, a été ravagé. Dans les rues de la ville, c’est la confusion.

Les réseaux téléphoniques sont saturés. Les toulousains mesurent toute l’incongruité d’un plan d’urgence parfaitement inadapté aux circonstances.

A défaut d’évaluer précisément la toxicité du nuage qui s’est élevé sur l’usine AZF, il est conseillé par les pouvoirs publics de se calfeutrer chez soi ou sur son lieu de travail … un comble, quand la plupart des vitres et des fenêtres ont volé en éclat sur un rayon de plusieurs kilomètres. Il apparaît clairement que le risque d’explosion n’avait pas été pris en compte dans une usine stockant pourtant des produits répertoriés comme explosifs et soumise aux normes de sécurité Seveso 2.

 

Dans l’urgence, les secours s’organisent tant bien que mal. Un hôpital de campagne est monté à la Croix de Pierre, des cellules de soutiens psychologiques sont mises en place alors que les pompiers fouillent les décombres autours de l’énorme cratère qui s’est formé sur le lieu de l’explosion et sur le pôle chimique. Là, les corps sans vie de 21 personnes travaillant sur le site seront retrouvés. Deux autres victimes sont découvertes à la SNPE et à Bagatelle.

Dans une noria ininterrompue d’ambulances, plus de 3 000 secouristes, médecins, bénévoles, sont mobilisés autour du PC de crise installé à la préfecture. Les hôpitaux et les cliniques de Toulouse et de l’agglomération s’organisent pour accueillir les quelques 3 000 blessés, plus ou moins gravement atteints.

Le bilan est de 29 morts et de 1 170 blessés hospitalisés dont une trentaine dans un état critique.

Officiellement ce sont finalement 30 victimes qui seront recensées par les autorités. Le décès postérieur de 2 personnes âgées n’étant pas encore pris en compte.

Dans les appartements, les immeubles dévastés, c’est le système « D », l’entraide entre voisins et inconnus unis dans la douleur.

L’expression d’un énorme mouvement de solidarité. Jamais ce mot n’a pris autant de sens pour des gens si divers confrontés habituellement à l’indifférence des grandes villes.

 

Dans l’après-midi, quelques heures après l’explosion, la ville est comme tétanisée. Un étrange silence a remplacé les cris et les pleurs. Toulouse est meurtrie, traumatisée. Le lendemain, la ville rose et ses habitants se réveillent sous le choc. La solidarité s’organise. Les bénévoles affluent, les coups de main des artisans, des anonymes, se multiplient. Certains quartier se sentent pourtant abandonné et loin de tout.

La détresse de ceux qui ont tout perdu est grande.

 

Au lendemain de l’explosion du site d’AZF, l’ampleur des dégâts matériels vient s’ajouter aux traumatismes des Toulousains. Au total, ce sont 35 000 logements qui ont été endommagés, parmi lesquels 11 000 détruits ou gravement touchés. Un an plus tard, les travaux de reconstruction sont dans bien des cas achevés, ou en voie d’achèvement.

 

Selon, les conclusions et les rapports des enquêteurs, ce n’est pas un geste malveillant ni d’un arc électrique, encore moins une explosions dans l’usine voisine de la SNPE mais bel et bien une série de négligences.

La catastrophe industrielle survenue le 21/09/2001, sur le site de l’AZF résulte d’une seule explosion.

Cette explosion s’est produite à l’intérieur du hangar de stockage 221, à l’endroit d’un entreposage de rebuts de fabrication, à l’état de vrac, composé essentiellement d’ammonitrate (engrais NA) et de nitrate industriel (NA1). Cet ensemble a été rasé et remplacé par un cratère important

Toutes les pistes ont été scrupuleusement examinées et écartées pour ne retenir finalement que la cause accidentelle liée à un processus chimique directement lié aux conditions de stockages et de manipulation du nitrate d’ammonium.

Le rapport des enquêteurs détaille notamment ce que certains experts ont longtemps jugé impossible : l’explosion du nitrate d’ammonium a température ambiante en présence de dérivés chlorés, des produits pour les piscines. Une réaction reproduite en laboratoire à plusieurs reprises par les enquêteurs en tenant compte des conditions météorologiques ambiantes du 21 septembre : température hygrométrie et taux d’humidité du nitrate. Les experts sont formels : ce mélange explose systématiquement.

 

L’explosion d’AZF est la plus grande catastrophe industrielle depuis la seconde guerre mondiale en France : 30 morts et 2 242 blessés.

 

100 000 personnes ont été victimes de la catastrophe. Soit un Toulousain sur 4. Dommages corporels, psychologiques et matériels ont, dans bien des cas, cumulé leurs effets.

 

Le bilan officiel de la catastrophe est de 30 morts et 9 000 victimes. A noter que les associations de sinistrés tentent de faire reconnaître 2 décès supplémentaires comme étant directement liés à l’explosion. En ce qui concerne les blessés, 814 patients ont été pris en charge dans les différents sites de CHU de Toulouse le premier jour, mais très vite le bilan est passé à 2 242 blessés. Il a été réactualisé récemment en fonction du nombre de personnes finalement appelées à passer l’expertise médico-légale, dans la mesure où nombre de personnes avec des troubles auditifs et/ou psychologiques ont pris la mesure de leur handicap bien après le 21 septembre.

 

Pour agrandir, il suffit de cliquer sur les photos :)

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